mardi 1 mars 2011

Cyclisme : Spécialisation hâtive VS spécialisation tardive.

Le Canada et bien d’autres pays du monde devraient parler davantage d’âge d’introduction au vélo plutôt que d’âge de spécialisation. Je m’explique ; à la dernière Coupe du Monde de cyclisme sur piste, mon bon ami Zach Bell fut couronné « Champion de la Coupe du monde » dans la discipline Omnium. Il s’agit d’une discipline extrêmement compétitive et cet exploit est de très bon augure pour les Olympiques de Londres en 2012. Or, Zach était un lutteur Olympique et a commencé le vélo compétitivement seulement au début de la vingtaine. De son coté, la coéquipière de Zach : Tara Witten (un nom a retenir), a réussi le même exploit du coté féminin. Cette dernière est double médaillée des Championnats du Monde et aussi meneuse du circuit de la Coupe du Monde dans la discipline Omnium. Tara a également commencé le Vélo à la mi-vingtaine, elle pratiquait auparavant le ski de fond. Seraient-ils là où ils sont s’ils avaient cheminé à même un programme de développement conventionnel ?

Avant de sauter aux conclusions, voici un autre exemple : Rémi Pelletier-Roy. Ce dernier venait tout juste d’abandonner sa passion de jeunesse « le ski alpin » au moment où j’ai commencé à l’entrainer. Un peu plus de 3 ans plus tard, Rémi détient le record canadien de poursuite par équipe, est médaillé des Championnats Canadiens et a très bien représenté le Canada dans les 3 dernières Coupes du Monde en plus d’être à 3 secondes du record canadien de poursuite individuelle (détenu par Zach).

Ces 3 exemples (qui sont loin d’être des exceptions) reflètent très bien mon opinion tant qu’à la progression dans le cyclisme élite. Cela se résume ainsi :
  • Le talent : chacun d’entre eux était compétitif dès leur introduction au sport
  • La forme générale non spécifique: l’importance d’être un athlète avant d’être un cycliste et non l’inverse.
  • L’âge : n’ayant pas à traverser l’adolescence et à faire des choix difficiles entre les amis, les amours, le travail et les autres activités,
  • L’athlète adulte: est prêt à conjuguer sport et vie sociale beaucoup plus facilement qu’à l’adolescence (un moment critique du développement de soi et de son identité).
Est-ce que cette réalité s’applique à d’autres sports ? Certainement, mais pas à tous. Les qualités motrices en cyclisme sont dominantes par rapport aux qualités tactiques et techniques.

Vous direz surement que vous connaissez des cyclistes de haut niveau ayant suivi le modèle de développement traditionnel, c’est-à-dire : minime, cadet ..etc.. Mais n’en demeure pas moins que ce cheminement en a mené plusieurs à l’abandon. Coach Éric Van den Eynde était indigné (avec raison) lors d’une rencontre alors qu’il nous dirigeait en 2007 quand les dirigeants de l’ACC parlait de préparer les Jeux de 2016 : « On ne sait même pas qui sera là en 2012 » avait-il lancé. Van den Eynde avait bien raison ! Où sont ces jeunes en préparation pour 2016 ?? Qui avait vu venir Bell, Whitten et Pelletier-Roy pour 2012 ?

Une nouvelle méthode de recrutement et de préparation devrait naître de ce constat. Quelques tests en Lab suffisent pour voir le potentiel … n’hésitez pas à communiquez avec nous !!!

Yannik Morin, coach

NB : L‘équipe canadienne de de 2004 à 2007 était composée du cycliste Cam Mackinnon, du triathlète Travis Smith et du Bobeur Yannik Morin.

Rémi Pelletier-Roy